Promenade à Javouhey (suite)
Après nous êtres arrêtés au carrefour de Mana et Javouhey, nous filons sur Javouhey (Javouhey est un village (environ 1500 habitants) situé à l'intérieur des terres. Les habitants sont essentiellement des Hmong, réfugiés du Laos accueillis par la France et qui en majorité pratiquent l'agriculture. Ceci fait de Javouhey un lieu très intéressant connu pour son marché du dimanche et ses petits restaurants ou l'on peut manger de délicieuses soupes asiatiques ainsi que des nems....) et nous commençons par visiter le petit marché, où nous trouvons les mêmes produits qu'au marché de st Laurent du Maroni. Les Mongs sont un peuple très vaillant, vivant principalement de l'agriculture et ce eux qui alimentent les différends marchés de Guyane (les locaux =>comprenez les Guyanais aussi mais à une bien moins grande échelle..) puis passage obligé vers les différentes échopes de restaurants pour y déguster...les nems
qui étaient succulentes avec un jus de maracudja...
Puis j'ai fait une rencontre très insolite dans ce petit restaurant et j'ai fait ma première embauche en la personne de Saki...
Assez mignon mais je n'appréciai pas trop le fait qu'il se grattait sans cesse.... mais comme assistant en ressources humaines, on a vu pire et j'avoue qu'on se ressemble un peu... (là, je pense que les commentaires vont fuser...)
A l'intérieur de cet étal, deux petits Mongs tressaient des objets en feuille de palmiers et pour faire plaisir à Maïlys et Justine, voilà ma trouvaille...un petit sac pour Mama et une boite à bijoux pour Juju (j'ai négocié pour le fun...pas trop longtemps...mais acheteur et vendeurs étaient contents de leurs palabres...) Ils teignent les feuilles afin d'obtenir différentes couleurs
Puis la visite continue par les broderies réalisées par des "mamies" mongs qui n'aiment guère être prise en photo en train de travailler. Leurs travaux sont remarquables et les couleurs sont étincelantes...
Les prix sont variables (entre 5€ et 200€) mais attention, ici tout se négocie et les Mongs sont redoutables en négociation..
Les "mamies" pour bien signifier leurs refus d'être photographier ne veulent pas redresser la tête...
Ou alors il faut les prendre à l'improviste mais attention les vociférations...
Puis ballade dans le village...
Ici les maisons sont essentiellement sur pilotis pour éviter les "squatteurs" indésirables...
Les mongs sont très unis entre eux et plusieurs générations cohabitent dans la même maison;
Par contre, l'un des fléaux de la Guyane===========>
on réseau routier: attention les nids de poule...
le fait de rouler très doucement permet d'observer les arbres fruitiers au bord des chemins...
L'arbre à pain
Le papayer avec les papayes...
Les orangers. Ici les oranges mûres sont jaunes vertes mais très sucrées...
Les noix de coco....
Puis nous découvrons une jolie crique au fond du village...
L'eau était assez chaude mais j'avoue avoir beaucoup de mal à me baigner dans une eau où je ne vois pas mes doigts de pied...
La végétation, les fleurs et surtout les parfums sont exaltants..
puis retour vers St Laurent avec un passage obligé à Charvein....
Charvein est surtout connu pour être l'un des pires camps du bagne en Guyane où seuls les "incorruptibles", c'est à dire ceux qui refusaient de plier, étaient mis ici. Leurs durées de vie ne dépassaient pas .......4 mois.
Ils étaient nus, obligés aux pires travaux en forêt, n'ayant à manger qu'un quignon de pain rassis par jour. Le fait d'être nus les exposaient à toutes les bêtes vivant en forêt et particulièrement le vers macaque qui tombe des arbre et à la particularité de vous dévorer de l'intérieur; Aller dans ce camp équivalait à une mort certaine et pas un de ceux qui y ont séjournés n'est revenu vivant. Sur 70 000 bagnards en Guyane, seuls 132 ont survécus à l'enfer du bagne et 1900 hommes ont été internés à Charvein...
le camp est à l'abandon aujourd'hui et des familles de réfugiés et surtout de clandestins y ont élus domicile.
Pourquoi ce camp n'est il pas réhabilté? En posant la question à la Directrice du patrimoine, celle-ci m'a expliqué que celà fait très peu de temps que les pouvoirs locaux s'intéressent à la réhabilitation du bagne et des camps en général et cela coute très cher à rénover. Et Charvein n'est pas sur le territoire de Saint Laurent donc...
En quittant le camp, un peit gamin m'a interpellé et j'ai compris qu'il souhaitait être pris en photo.
Image très insolite dans un camp qui rappelle ce que d'autres ont vécu dans les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale et dont l'Etat Français n'a pas à se glorifier au vu des innombrables sévices pratiqués ici et un peu partout dans les 120 camps qu'à compté ce département de 1848 à 1953...
Et voici la fin de cet article avec l'image d'un iguane qui, lui, ne finira pas dans une assiette, sa vie s'étant arrêtée sur la route....
A bientôt pour un article sur le camp de la transportation à St Laurent.....et le bagne en général