Visite d'un village amerindien

Publié le par benoitvoiriot.guyane.over-blog.com

termite.JPGVendredi, petite promenade avec le Directeur général de la mairie, qui m'a emmenné visiter un village amerindien. Je précise que c'était une réunion de travail et non pas de farniente, puisque je devais rencontrer un élu amerindien qui a besoin de personnel. Donc même si c'était du travail, autant joindre l'utile à l'agréable et ne pas oublier l'appareil photo (d'ailleurs celui-ci ne me quitte jamais). Visite donc du village et je suis tombé nez à nez avec ce curieux "champignon" et j'ai demandé ce que c'était et surtout si il était comestible. Et oui, ramassant souvent des champignons, cette passion ne m'a pas quitté en venant ici.

Et bien non, ce n'est pas un champignon, mais une termitière et il y en a bcp ici. Les ravages causées par ces bestioles sont impressionnant et cela cause pas mal de soucis à l'ensemble des propriétaires mais aussi aux collectivités car si on ne fait rien, si on n'entretient pas, elles vous mettent rapidement un toit par terre.termitiere.JPGRien n'y résiste même pas les agglos ou le bêton. Pour pouvoir "grignoter" sans soucis, ayant horreur de la lumière, elles fabriquent sur les murs des tunnels qui leur permettent de monter jusqu'aux toitures. Si vous enlevez ou détruisez ce tunnel, pas de problème, en moins de temps qu'il le faut, il est reconstruit. Si j'ai bien compris les explications, le bois guyannais est assez dur, mais je crois qu'il existe une ou deux essences de bois qui résistent à l'invasion de ces bébêtes.Terre-rouge.JPGSur cette photo, vous apercevez sur la droite, une sorte de batisse avec un toit en chaume. C'est le fameux carbett que l'on retrouve un peu de partout en guyane mais rares sont ceux qui savent confectionner un toit tressé comme les amerindiens.

 

Mais qui sont les amerindiens?

Premiers habitants de cette terre Guyanaise, termes désignant les Indiens des Amériques par opposition aux Indiens des Indes orientales. 

Six ethnies amérindiennes sont présentes sur le territoire guyanais. Elles appartiennent à trois grandes familles linguistiques : 

  • la famille Karib (Galibis et Wayanas) : ils vivent entre l'Orénoque et l'Amazonie ;
  • la famille Tupi-guarani (Wayampis et Émerillons) : ils viennent du Paragua et du Brésil ;
  • et la famille Arawak (ou lokono) (Arawaks et Palikours) : ils vivent dans tout le bassin amazonien ; 

Certaines ethnies vivent sur les côtes et d'autres à l'intérieur du pays. 

Au début du XVIIème siècle, on comptait 17 tribus différentes, soit au total 30 000 personnes. Trois siècles plus tard, il ne restait que quelques centaines d'amérindiens, pour la plupart décimés par des maladies virales contractées auprès des européens. On assiste, depuis la seconde moitié du XXème siècle, à une augmentation démographique, liée principalement à une meilleure assistance sanitaire. Mais les premiers habitants de ce pays ne représentent plus que 3% de la population guyanaise. Les amérindiens non sédentarisés ont un mode de vie semi-nomade et utilisent une agriculture itinérante de brûlis. Le manioc est la plante la plus cultivée : elle est utilisée pour la fabrication du couac (semoule), de la cassave (galette) et du cachiri (boisson fermentée). La chasse, la pêche et la cueillette tiennent une place importante dans leurs ressources. La culture amérindienne s'appuie essentiellement sur la notion d'équilibre avec l'environnement. Malheureusement, la sédentarisation, aux alentours des villes, par l'attrait de la société de consommation, risque de briser cet équilibre en modifiant ce lien millénaire avec l'environnement. De plus, ils considèrent que l'Homme n'est pas le propriétaire de la terre mais qu'on nous la prête. Ils ne sont pas portés comme nous sur la société de consommation. C'est un mode de vie encore ancestral et ont-ils raison, ont-ils tort, je me garderai bien de porter un jugement. D'ailleurs c'est mon leitmotiv ici. J'essaye de ne pas porter de jugement sur leurs façons de vivre en général car ayant une vie occidentale, je suis trop éloigné d'eux, de par mon fonctionnement, raisonnement, ma manière de voir les choses.

Il n'est pas toujours aisé ici de prendre des photos de personnes car l'équilibre entre le métro et le local est fragile et il faut toujours demander le droit de prendre les locaux en photo sinon cela peut créer des conflits. Les amerindiens se prêtent assez facilement aux prises de vues ce qui n'est pas toujours le cas de toutes les ethnies présentes à St Laurent.

 

Galette-de-manioc.JPGLe manioc est la plante la plus cultivée :elle est utilisée pour la Galette-manioc-2.JPGfabrication du couac (semoule), de la cassave (galette) et du cachiri (boisson fermentée). Ici, la dame est en train de faire cuire la cassave. Regardez bien comme le bois est mis sous le feu. Ce n'est pas de manière désordonnée et ça respecte un rituel mais je ne saurai pas l'expliquer  galette-manioc-1.JPGSur la photo suivante, le toit d'un carbett. Celui-ci est tressé uniquement à la main et il faut 3 à 5 mois pour tresser, déposer et assembler ce type de toit. Par contre, et pour l'avoir pratiqué, même les pluies diluviennes ne passent pas au travers et le toit est complêtement imperméable. Malheureusement, cette tradition de tressage est en train de disparaître progressivement  toit-Carbett.JPGQui-a-dit-qu-il-pleut3.JPGEt vous pouvez vous apercevoir qu'il pleut lors de la prise de cette photo. C'est le même carbett mais vue de l'extérieur et croyez moi, cette photo a été prise samedi après midi et il pleuvait des cordes (une très jolie pluie tropicale qui dure peu). Pas une des personnes présentes à l'intérieur n'a été mouillée.....sauf moi qui était à l'extérieur et qui en est ressorti trempé. mama-amerindienne.JPGLes amerindiens fabriquent beaucoup de bijoux à base de graines qu'ils ramassent sur les plages ou au bord du maroni. Ils vendent aussi des poteries, vendent des hamacs tissés (mais c'est assez onéreux car ils le fabriquent à la main et c'est assez long...) et scultent énormément d'objets amerindienbibelots amerindiensbibelo amerindien La prochaine fois, vous aurez droit au reportage sur le marché et  le départ en retraite de mon ami Robert, fonctionnaire à l'ONF

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